En Périgord Noir, au sud-est du département de la Dordogne, la commune de Valojoulx est située en rive gauche de la vallée de la Vézère. Le village de Valojoulx, est arrosé par le Turançon.

La commune se situe à environ 5 km au sud de Montignac, au cœur de la Vallée de la Vézère et se distingue par sa configuration particulière séparée en deux zones distinctes par le ruisseau – au nord des « balconements » perpendiculaires à la rivière et au sud une prédominance de la Vallée de la Vézère et des plateaux intermédiaires – dont la vallée a orienté l’implantation des constructions.

Entretien avec Madame Nathalie Manet-Carbonnière, Maire de Valojoulx et Conseillère Départementale.

« Avec le syndicat de la Vallée Vézère, nous travaillons bien et cela depuis longtemps. La gestion des milieux aquatiques est une compétence que nous avions du mal à exercer en matière technique et réglementaire. C’est pour cela que le syndicat a été créé et il a fait du bon travail. Les orientations stratégiques du syndicat ont évolué sous l’impulsion législative et citoyenne : nous sommes passés à une approche plus écologique et morphologique du cours d’eau et du bassin versant. Le syndicat porte une vraie stratégie de conservation de la rivière sur son tracé.

La Vézère est pour nous un élément fondateur de notre territoire et de notre commune. Lieu de loisirs, c’est aussi un lieu qui a façonné la sociologie de nos communes. Nous, habitants de la vallée, notre sensibilité à l’eau est de plusieurs ordres : elle est plutôt patrimoniale et environnementale au sens où nous sommes une communauté villageoise traversée par un affluent de la Vézère, le Turançon, dans un vallon plein Est et dont la source, qui est recensée comme zone humide se trouve sur la Chapelle.

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Ensuite, nous avions une activité de pêcherie qui aujourd’hui est une activité d’alevinage appartenant à la Fédération de pêche, qui en assure la gestion, avec un garde de pêche à temps plein. C’est un lieu magnifique. Nous avons souhaité depuis longtemps protéger ce vallon parce que nous avons des espèces remarquables de faune et de flore identifiées. Il y a un gros travail de sensibilisation et de médiation. Nous travaillons avec le syndicat dans le cadre du plan de gestion du bassin Vézère sur une fiche action de conservation des zones humides tout en essayant d’aller un peu plus loin : la valorisation et le partage de ce lieu. Nous avons eu quelques recommandations et des propositions du cabinet d’études. C’est un dossier très intéressant et laborieux parce que nous avons une somme de petites parcelles et de propriétaires.

La rivière Vézère est aujourd’hui classée Natura 2000. EPIDOR, l’établissement public interdépartemental qui a la gestion du DPF (Domaine public fluvial) collabore avec le syndicat pour l’entretien du cours d’eau et des berges.

Dans ce cadre, nous avons porté une action intéressante de coupe de peupliers sur le bord de Vézère, sur toute la longueur de berge de Valojoux. Ces arbres devenus vieux sont aussi devenus dangereux pour la circulation sur la route.

C’est grâce à un travail de concertation avec les propriétaires riverains, l’ABF (Architecte des Bâtiments de France) et les propriétaires du Château de Losse, que nous sommes arrivés à un consensus afin d’engager une action assez remarquable. La mairie de Valojoulx a porté un dossier commun auprès du Ministère de l’Environnement avec l’appui de la DREAL. Nous avons effectué une étude paysagère sur la recommandation de l’Architecte des Bâtiments de France avec des obligations de replantations. Les propriétaires ont pu faire couper leurs bois et nous avons entamé un vrai travail de conservation de la berge : en avril le Syndicat a consolidé les berges par une action de bouturage et près de 500 espèces d’arbres et arbustes seront replantés à l’automne. Cela démontre que nos actions coordonnées et partenariales permettent des interventions économiques, patrimoniales, environnementales et de sécurité.

Ainsi, sur la base de l’étude paysagère réalisée par Alice Freytet, jeune paysagiste de qualité, nous avons présenté notre projet en Commission des sites et reçu non seulement son approbation mais aussi les félicitations du jury. Ce chantier servira de chantier pilote.
L’eau est une préoccupation essentielle. Elle l’est, évidemment, au niveau du PRI (Plan de protection des risques aux inondations) et de la protection de nos populations. Une nouvelle phase de révision assez majeure de ce plan est en cours. Le principe soumis par les services de l’Etat repose sur un principe de précaution drastique. Les zones bleues où l’on pouvait encore construire sous certaines conditions deviennent des zones rouges inconstructibles. Cela pose question en matière de développement de notre territoire et de notre capacité à maintenir nos services et nos activités.

Enfin, la question de l’eau se pose plus globalement sur le plan écologique par rapport à la ressource. Le prochain enjeu de conflit mondial sera celui-là, après celui de l’énergie, voir en même temps. »

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