La Vézère prend sa source dans la tourbière de Longéroux, sur le plateau de Millevaches, dans le Massif central en Corrèze, à 887 mètres d’altitude, et se jette dans la Dordogne à Limeuil, à 50 mètres d’altitude. La longueur de son cours d’eau est de 211 km. Elle traverse un grand nombre de communes du Périgord, notamment celle du Bugue. Depuis la Préhistoire, la présence d’un cours d’eau détermine fréquemment l’implantation humaine, l’abri de la Ferrassie hébergeait l’homme de Néandertal, une sépulture en atteste. On sait qu’une « centaine » mérovingienne existait à cet endroit. La ville du Bugue se situe au confluent de Ladouch et de la Vézère. Traversant son territoire, Ladouch a permis d’alimenter quelques moulins, forges et tanneries. La source éponyme de Ladouch jaillit de galeries souterraines situées sous le tertre de Cumont à proximité de l’ancienne abbaye qui gérait l’économie de cette source d’énergie. Discussion autour de l’eau avec Jean Montoriol, Maire du Bugue.

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Le Bugue : porte de la Vézère

La situation privilégiée du Bugue explique que les populations humaines aient choisi très tôt de s’y installer. Le ruisseau était un point d’alimentation en eau, la rivière servait de voie de communication favorisant les échanges commerciaux. Le XIVe siècle voit la construction du premier pont du Bugue sur la Vézère, à proximité de l’emplacement actuel. C’est également à cette époque que Le Bugue est reconnu en tant que ville et marché (Acte du roi de France Philippe Le Long 1319).

« La porte d’entrée de la Vézère se situe sur la commune de Terrasson. Le Bugue en est la porte de sortie. En aval, nous sommes à Limeuil au confluent de la Dordogne et de la Vézère. La vieille ville s’est bâtie sur la rive droite, à partir de 964 date de la création de l’abbaye de Dame Adélaïde. Le pont ne date que de 1850. Il arrivait droit sur une église qui existait à l’époque, il fallut donc la détruire. Sous la place actuelle de la mairie, il existe toujours une crypte, témoignant de la destruction de l’ancienne église. Le développement de la ville s’est effectué à partir de 1850. Au droit du pont, la rue de Paris a été percée. Elle a rapidement supplanté la Grand’rue qui était la rue médiévale du Bugue. Le cours de la Vézère souligne ce que l’on appelle le cingle du Bugue, c’est-à-dire la ceinture sur laquelle la rivière vient buter en formant un arc. Les maisons y sont disposées en amphithéâtre, de l’aquarium à l’extrémité du cingle – le rocher de la Granelle-. Depuis la construction du pont, le développement du Bugue a été peu à peu favorisé sur la rive gauche. Ce sont essentiellement des activités agricoles, puis des commerces et des résidences s’y sont installées. La plaine du Bugue va jusqu’à Limeuil rejoindre la plaine de la Dordogne »

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Ladouch : un passé chargé d’histoires d’eau

Le ruisseau de Ladouch (également appelé ruisseau de Journiac, ou le Doux), d’une longueur de 9,2 km, prend naissance vers 170 mètres d’altitude, sur la commune de Journiac, au sud du lieu-dit le Buisson. Il traverse la partie nord de la commune du Bugue, où il se jette dans la Vézère en rive droite, à moins de 60 mètres d’altitude, en aval du pont sur la Vézère.

« Le rapport du Bugue avec la Vézère, c’est d’abord le rapport des cours d’eau qui viennent s’y jeter, et notamment le ruisseau de Ladouch. La source de Ladouch émerge sur la commune du Bugue et lui fournit l’essentiel de son eau.C’est le principal ruisseau qui alimente la Vézère avec celui du Manaurie au Eyzies. La Vézère est alimentée par une dizaine de sources qui descendent des collines alentour. De petits ruisseaux ne se découvrent qu’au moment de très fortes pluies. Certaines sources ont été canalisées par des constructions qui sont vraisemblablement d’origine romaine, ainsi un véritable aqueduc souterrain traverse le Bugue. Toutes les sources possédaient leur lavoir. Ces points d’eau étaient utilisés par les fermes voisines, ce qui faisait le confort et la richesse du village. La commune entourée d’eau, de lavoirs et de sources, nous faisons restaurer ces lavoirs. Nous avons des accords chaque année, depuis deux ans, avec l’association « Solidarité Jeunesse ». Ces jeunes originaires de divers pays ont déjà restauré un lavoir à « La Terrasse », et cette année, réhabilité celui du « Maine ». Notre projet est de revisiter tous les lavoirs et toutes les sources afin de proposer un circuit pédestre sur le thème de l’eau, de la valeur patrimoniale de l’eau de la commune : ses sources, ses ruisseaux, ses moulins, la Vézère et ses berges. Nous devons mettre en valeur cette énorme richesse naturelle à l’usage de tous.

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Le Bugue : une commune de Dordogne tournée vers l’avenir

La commune du Bugue possède tous les atouts pour un développement durable et harmonieux. Elle entretient un lien profond avec la Vézère et ses affluents. Depuis de nombreuses années le Syndicat Mixte du Bassin Versant de la Vézère en Dordogne les accompagne afin de gérer, préserver et aménager ce patrimoine. Perpétuellement tournée vers l’avenir, la commune pense à l’avenir.

« Il existe un projet de second pont sur la Vézère par le Conseil Départemental. Celui-ci doublerait le pont de chemin de fer qui se trouve en amont du Bugue, près de la zone artisanale, au lieu dit « La Terrasse ». Les services du département, ont prévu il y a à peu près quinze ans, une déviation de la route qui va du Buisson au Bugue afin de rejoindre la route du Bugue à Campagne. Tous les terrains dans le PLU (Plan Local de l’Urbanisme) sont réservés et préemptés par le Département. Un jour, donc, un second pont sur la Vézère verra le jour, mais quand ?».