À l’est du département de la Dordogne, le village de Plazac, « Le trésor caché du Périgord Noir », est arrosé par un petit affluent de la Vézère, le Vimont. Ce petit ruisseau prend sa source à Bars et traverse la commune du Nord au Sud, jusqu’au Moustier, avant de se jeter dans la Vézère. Le réseau hydrographique de la commune est relativement élevé. Le Vimont coule sur 13km. Il possède 5 petits affluents recensés. Entretien avec Denis Crouzel, 1er adjoint de la mairie de Plazac, Délégué de la commune au Syndicat Mixte du Bassin Versant de la Vézère en Dordogne, et Plazacois passionné par le patrimoine naturel de la commune.

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Plazac, le Vimont et ses affluents

Le village de Plazac s’étend sur 5313 hectares, il est traversé du Nord au Sud par le Vimont. Afin d’y accéder de part et d’autre, lui et ses affluents, il a été nécéssaire de construire des ponts. J’ai commencé à les recenser mais sur certains affluents l’accessibilité est très difficile. Sur le Vimont certains ont été refaits, parfois en béton, d’autres sont très dégradés par l’érosion naturelle. Le problème est qu’il faudrait trouver une mane financière pour les rénover. Ils sont souvent très utiles car ils permettent l’accès aux nombreux chemins de randonnée de la commune.

Le rôle économique passé du Vimont

Le Vimont, au siècle dernier, alimentait en eau de nombreux moulins ainsi que la forge à canons. La plupart ont été démantelés et il ne subsiste que quelques vestiges bien mis en valeur par les propriétaires de ces lieux magiques. A Cordestieux, pendant les années 90, une personne passionnée a restauré le lieu en conservant les meules et le pressoir, dans un lieu sécurisé. Au lieu-dit Mayence, on peut voir une source dans l’ancien moulin reconvertit en gîte ; de plus on peut l’apercevoir à travers un vitrage sur lequel on circule.

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Le Vimont : un ruisseau bien connu des pêcheurs

Le Vimont est très prisé par les pêcheurs. L’ouverture de la pêche à la truite est l’occasion d’une fête chaque année. Le ruisseau est aleviné car la population des espèces sauvages a été décimée par la pollution. Le Vimont était très riche en colonies d’écrevisses, de goujons, de vairons, etc… espèces très sensibles à la qualité de l’eau. De ce fait elles avaient presque entièrement disparues. Depuis quelques années et grâce aux efforts des quelques agriculteurs restant et de riverains, l’eau est redevenue propre et ces espèces réapparaissent à certains endroits. Il est de notre devoir de poursuivre les efforts afin de rétablir cet équilibre si fragile.
Avant, il y avait partout des écrevisses. C’était la grosse sortie du dimanche. Nous y passions l’après-midi. Nous pêchions à la balance. Nous la mettions dans un trou avec de la viande avariée dedans. Elles arriveraient rapidement et en grand nombre. Nous sortions des pleines balances. Il y en avait tellement que nous gardions les plus grosses et remettions les plus petites dans l’eau. Et c’était le repas du soir.

Les travaux sur le Vimont

Le Syndicat de la Vallée Vézère, dont je suis membre depuis 2014, s’occupe beaucoup de la Vézère, mais également de tous ses affluents. Depuis deux ans, nous avons fait faire des travaux de consolidation de ponts. Tous ceux qui incombent à des voies communales et intercommunales. Un énorme travail de nettoyage en amont et en aval de tous les ponts sur le Vimont a été effectué. L’équipe du Syndicat a nettoyé de façon raisonnée sur dix mètres de chaque côté des rives. Il y avait tellement d’encombres sous le pont qui se trouve au-dessus des Grangettes, que nous avons réussi à faire descendre le niveau de l’eau de 80 cm. Maintenant les ponts sont visibles et l’écoulement de l’eau se fait beaucoup mieux. Le dernier travail qui a été effectué sur le Vimont, est l’aménagement de passages à gué pour le bétail. Ce sont des constructions relativement importantes en bois de châtaignier pour guider le bétail lorsqu’il veut aller boire dans le ruisseau, afin qu’il ne dégrade plus les berges et la qualité de l’eau.

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Les projets sur Plazac

Les zones humides sont très importantes pour la biodiversité. Sur Plazac, nous en avons deux ou trois petites que nous souhaiterions faire répertorier. Cela pourrait être très intéressant afin de les faire visiter, par exemple aux enfants de l’école. Ces endroits paraissent anodins, mais en réalité, il y a une vie énorme à l’intérieur : animaux, insectes, reptiles, poissons. Il y a une biodiversité magnifique aussi bien l’été que l’hiver grâce à l’eau. Il en existe une très belle, à la limite entre Plazac et Rouffignac, qui appartient au domaine de la Forge. Il y a de l’eau en permanence et des écoulements se font de chaque cotés. Ce sont des bassins de vie qu’il faut énormément protéger. Les résultats sont très encourageants.

Le Vimont : un ruisseau protégé

Le ruisseau est heureusement de mieux en mieux protégé. Toute intervention au niveau du lit et des berges est strictement surveillée par la police de l’eau et nécessite de nombreuses autorisations. Les contraintes ont permis de mieux gérer la qualité de l’eau et un écoulement normal de celle-ci. De fait, dans les années 80, 90 le nettoyage du ruisseau, qui consistait à les aligner d’une façon humaine, c’est-à-dire rectiligne, avait détruit beaucoup de frayères à poissons et transformé les berges en déviant le cours de l’eau. Actuellement, tout est interdit et les cours d’eau retrouvent une existence plus conforme à la nature.

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Changement inquiétant de l’étiage du Vimont

Il y a une chose qui m’inquiète beaucoup pour l’avenir. Je suis l’évolution du Vimont depuis 20 à 25 ans. Je savais qu’à un certain moment de l’année, l’étiage était à un certain niveau. A une ou deux exceptions près, c’était toujours quasiment la même hauteur. Lorsque arrivait le mois de septembre, octobre, novembre ; le ruisseau était presque à ras bord. L’été, il y avait plus ou moins de sécheresse. Mais ce que je trouve très grave actuellement, c’est le fait que même lorsque les précipitations sont importantes, le niveau de l’eau monte brusquement puis redescend aussi vite. Nous nous retrouvons actuellement avec un écoulement d’eau en hiver identique à celui du mois d’été. Le changement est d’autant plus inquiétant qu’il s’aggrave d’année en année.