Tamnies-commune-syndicat-vallee-dordogne

Tamniès est un petit village pittoresque et charmant du Périgord Noir. Situé entre Sarlat, Montignac et Les Eyzies, il est logé sur un rocher, Cette commune domine la vallée de la Beune. Autrefois servant de tour de Guet, au centre du village se trouve l’ancienne église datant du XIIIème siècle. Au centre de la place de Tamniès, se trouve un Arbre de la Liberté, qui a été planté le 14 juillet 1790, comme dans chaque commune de France afin de célébrer le premier anniversaire de la Révolution française. Un étang sur la Beune est né en 1968 pour faire un plan d’eau afin de réaliser un réseau communal d’irrigation pour les agriculteurs. L’étang labellisé pavillon bleu depuis 2012, a été équipé pour la baignade, la pêche, la petite navigation (kayaks), etc. Interview de Monsieur Bernard Souffron, adjoint du maire de Tamniès et représentant de la commune au Syndicat Mixte du Bassin Versant de la Vézère en Dordogne

Beune-Tamnies-syndicat-vallee-dordogne
Tamnies-Beune-syndicat-vallee-dordogne

« A l’origine, Tamniès était une commune rurale où il se pratiquait la polyculture. La vallée des Beune était propice à la culture des haricots verts. C’était un revenu supplémentaire pour les agriculteurs. Ensuite toutes les propriétés se sont mises dans la culture du tabac. La commune a donc construit un étang afin de permettre l’irrigation de toutes les terres, ce qui permettait aux tabaculteurs d’arroser leurs cultures. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un seul tabaculteur sur Tamniès. Le réseau d’irrigation existe toujours, mais il est devenu domestique pour l’arrosage des fleurs, des potagers et des animaux. Deux grosses pompes acheminent l’eau de la vallée jusqu’à un réservoir au point haut de Tamniès avant d’être distribuée partout. Nous continuons à installer des compteurs pour des résidences neuves qui se sont construites. Ça fait un petit revenu pour la commune ce qui permet d’entretenir les pompes.

Au siècle dernier, la vallée de la Beune possédait beaucoup de moulins. Toutes les fermes qui existent toujours sur son parcours étaient des moulins. Je suis propriétaire du moulin du Bousquet où habitaient mes grands-parents. Il existe toujours les meules et la turbine, mais tout est pris dans le calcaire. J’ai connu cette activité meunière. Mes grands-parents faisaient la farine. Ma grand-mère s’occupait du moulin et mon grand-père de la propriété. Ils possédaient un tamis et un trieur a blé, ce qui permettait aux gens de venir trier leur blé et faire leurs semences. La roue du moulin était entraînée par l’eau. A cette époque, il y avait beaucoup plus de débit qu’à l’heure actuelle. Aujourd’hui, l’été, on n’arriverait juste à faire moudre une fois par jour. Il y avait aussi un moulin à noix. Celui du Maillet. Sur la commune, il y avait également le moulin du Prince, le moulin de Campagnac, le moulin de Gaurenne, le moulin de Lasserre Il n’y a plus rien. Nous avons tout perdu, les moulins, les écrevisses, les poissons. Lorsque j’étais gamin, il fallait voir tout ce que l’on attrapait comme écrevisses. On pouvait les pêcher toute l’année. Et les truites, c’était pareil. Maintenant, il n’y a plus suffisamment d’eau. L’été, la Beune est pratiquement à sec. Ce qui est un gros problème. Les ruisseaux étaient entretenus. Ils avaient été nettoyés tout de suite après la guerre par les annamites. L’eau circulait bien. Tout était cultivé et fauché tous les ans. Maintenant c’est envahi par les arbustes.

Beune-Moulin-Tamnies-syndicat-vallee-dordogne
Moulin-Tamnies-Beune-syndicat-vallee-dordogne
Moulin-Tamnies-syndicat-vallee-dordogne

A Tamniès, nous avons une association du petit patrimoine. Nous restaurons tous les lavoirs, les fontaines, les chemins… J’ai vu avec Nathalie Fontaliran si nous ne pouvions pas intervenir un peu sur la Beune. Elle m’a dit qu’elle n’était pas contre. Enlever tout ce qui est mort, mais en laissant la végétation. Il y a des endroits où l’on ne peut même pas accéder à la Beune. Il y a plusieurs facteurs qui expliquent la baisse du niveau de l’eau. Déjà, on prélève beaucoup plus d’eau. Il pleut moins et il fait plus chaud. Le climat a beaucoup changé. Un jour, il n’y aura peut-être plus d’eau dans la Beune l’été. Je remarque que le débit diminue tous les ans…»